Pour lutter contre l’orpaillage illégale,
Kouassi Koffi Benoit (S.G de la coordination des jeunes leaders du grand centre) est monté au créneau pour faire des plaidoiries auprès du gouvernement.
« Il ne s’agit pas seulement de réprimander, il faut aider les jeunes ivoiriens à avoir les autorisations »
Dans une interviw accordée à infocentrale.net, le secrétaire général de la coordination des jeunes leaders du grand centre par ailleurs secrétaire général adjoint du syndicat du minier artisanal et semi-industriel de Côte d’Ivoire (SYNMASI-CI) et secrétaire général de la société minière SCOOPTRAPCI soutient qu’il faut faciliter l’acquisition et la délivrance des autorisations d’exploitation aux jeunes ivoirien pour mettre fin à l’orpaillage clandestin.
La région de Gbêkê dont vous êtes l’un des leaders de jeunesse est fortement gagnée par l’orpaillage clandestin, qu’est-ce qui justifie cela ?
« Aujourd’hui nous ne parlons plus de clandestinité mais plutôt d’orpaillage illégal et illi-cite, puisque les gens exercent cette activité avec l’accord d’un certain nombre de proprié-taires de terre. Effectivement cette activité se pratique non seulement dans le Gbêkê mais aussi dans le Hambol, et même au-delà dans le nord. Cela est né et s’est amplifié à la faveur de la crise de 2002. En 2017-2018 nous avons fait une marche dans les localités de Sakassou et Brobo pour dénoncer cela, parce que nous avons constaté que cette clandestinité n’arrangeait pas les parents. Mais aujourd’hui nous pensons qu’avec les mesures prises par le gouvernement les choses sont en train de changer. »
Mais malgré les réformes engagées par le gouvernement, cette activité illégale persiste encore sur le terrain.
« C’est progressivement que les choses changent. C’est peu à peu que les gens vont quitter la clandestinité. Aujourd’hui avec la création du groupement spécial de lutte contre l’orpaillage illégal, un grand boulot est en train d’être abattu sur le terrain. Pour freiner cette activité illégale, il ne s’agit pas seulement de sensibiliser, de réprimander, de faire des déguerpissements, mais il faut aussi aider les jeunes ivoiriens à constituer leurs dossiers pour avoir une autorisation d’exploitation. A ce niveau, le ministre Camara Thomas a commencé à signer plusieurs autorisations d’exploitation. Il est en train de faire en sorte que les ivoiriens puissent s’intéresser à ce métier. Si les différents permis et autorisations sont signés et délivrés, vous allez voir que la clandestinité va prendre fin. »
On constate que cette activité est en majeure partie dominée par des non nationaux, que faites-vous pour lutter contre ça.
« Effectivement vous avez raison, ce sont nos frères de la CEDEAO qui tiennent en majeure partie cette activité en Côte d’Ivoire. Chez eux, le métier de l’Or se pratique il y a de cela très longtemps. L’ivoirien ne connaissait pas le travail de l’Or. C’est maintenant qu’il s’adonne à cette activité. Et aujourd’hui dans presque toutes les villes vous allez voir que des sociétés coopératives sont en train de naître grâce au SYNMASI-CI. Avec la politique du ministre de tutelle, vous verrez que ces étrangers vont partir d’eux même car il fait appliquer le code minier et écoute le cri de cœur des miniers ivoiriens »
Vous êtes l’un des leaders de jeunesse de la région par ailleurs l’un des responsables syndicaux du minier artisanal et industriel ; que faites-vous à votre niveau pour assainir ce milieu ?
« Chacun joue son rôle. A notre niveau, nous faisons de la sensibilisation. Chaque année nous organisons une tournée nationale pour sensibiliser les jeunes à la création des sociétés coopératives pour exercer dans la légalité. Nous les sensibilisons également sur les dangers liés à une activité illégale. Nous leur demandons de se conformer au code minier de notre pays qui donne l’exclusivité de l’exploitation artisanale et semi industrielle aux ivoiriens. Il faut surtout continuer à faciliter la délivrance des autorisations d’exploitation minière car la lutte contre l’orpaillage clandestin passe nécessairement par là. »
A première vue cette activité ne semble pas profiter véritablement au Gbêkê malgré les nombreux sites exploités, quelles les actions de développement que vous avez posé
« On ne peut sentir les actions de développement dans le Gbêkê parce que cette activité se pratiquait dans l’illégalité, dans la clandestinité. Par ailleurs, d’autres localités, comme à Dabakala et à Katiola avec la COOPEDA les populations sont très heureuses et exercent dans la légalité, vous verrez qu’il y a beaucoup choses ont été faites tant dans les domaines de l’éducation, de la religion, de la santé. Il faille que nos frères s’organisent pour quitter l’inégalité, qu’ils s’unissent pour créer leur coopérative afin d’avoir une vie sécurisée pour développer la région. »
Quel votre message aux jeunes de la région
« Je voudrais inviter les jeunes à s’intéresser à l’activité de l’Or qui est pourvoyeur d’emplois et nourrit bien son homme. Il y a des chantiers-écoles qui sont créés, c’est de bien se former avant de faire son activité. Nous leur demandons de croire en eux dans cette activi-té et de faire confiance au gouvernement car je suis moi-même un témoignage vivant. Depuis 2019, nous avons fait notre demande d’autorisation d’exploitation. Et grâce à l’actuel mi-nistre c’est aujourd’hui choses sont faites. Nous voulons remercier infiniment Monsieur le ministre Thomas Camara, ministre des mines, du Pétrole et de l’Énergie qui nous a permis d’obtenir deux autorisations d’exploitation minière semi-industrielles. Nous avons encore d’autres demandes dans le circuit et nous plaidons pour la délivrance au plus vite de ces demandes en cours de traitement en traitement. Aujourd’hui un seul chantier peut employer plus de deux cent jeunes. Donc si dans chaque région on donne au moins deux autorisations vous verrez que le problème du chômage et le problème de l’immigration seront résolus. Nous voulons enfin saluer la brigade de lutte qui est très active sur le terrain et qui produit de bons résultats. »